Alors que les Assemblées générales des entreprises les plus polluantes se préparent, certaines n’hésitent plus à vanter les vertus fantasmées du gaz ou de la biomasse dont le développement ne fera pourtant qu’aggraver la crise climatique.
Shell a elle annoncé qu’elle soumettra au vote de ses actionnaires sa stratégie climat. Celle-ci n’est pas alignée avec les recommandations scientifiques pour limiter le réchauffement à 1,5°C et ne répond à aucun des points d’attention retenus par les investisseurs engagés sur le climat.
Et pourtant, loin de recevoir des remontrances, Shell a été chaudement saluée par ses actionnaires, émoustillés de voir leur premier de cordée se jeter à l’eau en faisant son “Say on Climate”.
Sa stratégie pourrait nous mener dans le mur ? Passons. Le geste est beau et dans un théâtre où le verbe climatique vaut plus que les réductions réelles des émissions, bien impétueux sont ceux qui osent murmurer un reproche.
Les enjeux sont lourds. Shell pourrait être imitée, notamment par Total qui souhaite en changeant de nom faire oublier l’indigence de ses engagements climatiques. Comme pour conjurer le mauvais sort, on fait le point avec vous dans cette nouvelle newsletter.
Lucie Pinson
Fondatrice et Directrice Générale, Reclaim Finance
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