La saison des Assemblées générales bat son plein. Au menu, des dividendes insolents alors que la crise du Covid-19 est toujours là et que les rumeurs d’une sortie de crise sous le joug de l’austérité grondent de plus en plus. De quoi nous inquiéter, nous qui militons pour plus de justice sociale et des investissements massifs vers la transition écologique.
Les grandes banques françaises répondront-elles au moins présentes en arrêtant de financer l’expansion des énergies fossiles, notamment dans les secteurs les plus risqués (en Arctique, en eaux profondes, les pétrole et gaz de schiste, les sables bitumineux, le GNL) ?
Il y a urgence. Alors qu’il nous faut réduire la production de pétrole et de gaz de 4% et 3% par an, ces banques ont, entre 2016 et 2020, multiplié par plus de trois leurs financements aux entreprises qui développent le plus de nouveaux projets de production dans ces secteurs.
Il faudrait être candide pour penser que les banques décideront dès mai de traiter ces développeurs d’hydrocarbures avec la même intolérance salutaire qu’elles appliquent aux développeurs de charbon. Nous espérons toutefois qu’elles feront mieux qu’AXA dont le leadership climatique semble être tombé en panne.
Les banques ont récemment annoncé qu’elles ne financeront pas le mégapipeline pétrolier EACOP de Total qui entend ouvrir de nouvelles réserves pétrolières dans la région des grands lacs en Afrique de l’Est. C’est un premier signal envoyé à la major pétrolière que ses projets sont incompatibles avec l’urgence climatique et le respect des droits humains. Mais il serait temps que les banques sanctionnent les velléités expansionnistes et climaticides de Total en votant contre sa stratégie « climat » et la reconduction de Patrick Pouyannné à la tête du groupe.