Lundi 18 mai 2020 – A deux jours de son Assemblée générale, Natixis vient de prendre de nouveaux engagements sur le charbon et les gaz et pétrole de schiste. Reclaim Finance salue les premières mais déplorent le manque d’ambition des secondes. Si la banque sort du charbon, les mesures annoncées sur les gaz et pétrole de schiste laissent envisager un retrait des activités les plus risquées mais le maintien d’un soutien à celles plus rentables.

Sur le charbon :

  • Natixis va beaucoup plus loin que BNP Paribas et Société Générale qui tiendront leur assemblée générale demain.
  • Alors que Natixis avait déjà exclu fermement toutes les entreprises exposées à plus de 25% au charbon, un critère ferme qui manque aux deux premiers, Natixis prend aujourd’hui un engagement de sortie du secteur du charbon qui comprend à la fois le secteur minier et celui de la production d’électricité, ce que BNP Paribas ne fait pas, et qui couvre tous les services financiers de sa branche de financement et d’investissement, ce que Société Générale ne fait pas.
  • Natixis montre donc clairement la voie à suivre à ces deux groupes bancaires.
  • Nous regrettons cependant que Natixis ne s’engage pas à exiger des entreprises restantes en portefeuille l’adoption d’ici 2021 d’un plan détaillé de fermeture de leurs actifs charbon.

Sur les gaz et pétrole de schiste :

  • Si la manière dont l’exposition des entreprises au secteur sera calculée reste à préciser, il est déjà certain que les mesures annoncées par Natixis ne permettent pas d’acter sa sortie du secteur, comme la banque le prétend dans le titre de son communiqué de presse.
  • La banque arrête les financements à des projets d’exploration et de production de gaz et pétrole de schiste mais continuera de financer les infrastructures de transport dont les terminaux d’exportation de gaz de schiste sous forme liquéfiée. Natixis a déjà financé 5 terminaux de GNL depuis la COP21. Ces terminaux sont déterminants dans la stratégie américaine d’augmentation de la production de gaz de schiste.
  • Concernant les services financiers aux entreprises, seule la banque de financement et d’investissement semble concernée. Les filiales de gestion d’actifs ne le sont pas. Or si Natixis est le 4ème groupe français à financer le plus les gaz et pétrole de schiste, c’est de très loin le premier investisseur français, avec 4,4 milliards de dollars d’investissements détenus dans les 75 entreprises qui prévoient la plus forte production dans le secteur d’ici 2050.
  • Seule l’exclusion de l’ensemble des projets sur toute la chaine de valeur et des entreprises qui s’y développent permettra réellement d’éviter un éclatement de la bombe climatique qui est sur le point d’exploser dans les bassins de pétrole et gaz de schiste américains.

Contact presse :
Lucie Pinson | lucie@reclaimfinance.org | 0033 6 79 54 37 15

Notes :