Le 24 juin 2020, le Network on Greening the Financial System (NGFS) a publié plusieurs documents, dont un court rapport concernant le changement climatique et la politique monétaire. Si celui-ci rassemble surtout des positions qui font consensus parmi ses membres, il encourage aussi ceux-ci à adopter une attitude proactive en optant pour des « mesures concrètes ». Ces encouragements discrets sont un premier pas vers une réelle action climatique. Désormais, le NGFS doit guider ses membres en proposant des mesures concrètes essentielles.

Le 10 Avril 2020, Reclaim Finance et 5 ONG européennes appelaient le NGFS à prendre position pour une relance verte et à pousser ses membres à adopter des mesures concrètes, notamment celles d’exclusions des énergies fossiles.

Comme les positions de son Président Frank Elderson et de plusieurs de ses membres l’ont montré ses derniers mois, le NGFS a pris soin de préserver son agenda de « verdissement » malgré la crise et n’est pas resté insensible à cet appel.

Le 8 juin, il rendait publique une déclaration sur la nécessité d’une relance verte.

Le 24 juin, il publiait ses premières conclusions sur le changement climatique et la politique monétaire. Ce document rassemble principalement des positions consensuelles et connues :

  • Le changement climatique a un effet important et croissant sur l’économie, il affecte tous les secteurs sur plusieurs horizons temporels.
  • Le changement climatique pose des problèmes significatifs pour la politique monétaire en impactant ses chaines de transmission.
  • La modélisation des impacts climatiques reste très complexe et les banques centrales doivent continuer à développer leur expertise et inclure les risques climatiques à leurs analyses.

Si aucune de ces conclusions n’est réellement nouvelle, le NGFS évoque brièvement d’autres « possibles directions pour le travail des banques centrales ». Parmi elles, le NGFS indique que « les banques centrales qui souhaitent prendre une position plus proactive peuvent analyser les possibilités d’actions concrètes d’atténuation et d’adaptation au changement climatique, dans le cadre de leurs mandats respectifs ».

C’est un pas timide, mais important : le NGFS admet que des mesures concrètes sont nécessaires et que son travail – aussi important et utile qu’il soit – n’est pas suffisant pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre.

Désormais, le NGFS doit tracer un chemin pour ses membres en définissant des mesures concrètes essentielles. L’exclusion des actifs des entreprises les plus polluantes des rachats d’actifs et de la liste des collatéraux serait un bon début et une évidence, tant la mesure a déjà convaincu nombre d’acteurs financiers privés. Le charbon, le pétrole et gaz non conventionnel et le développement de nouveaux projets devraient être les premiers actifs visés.