Epargne : nos économies financent le chaos social et climatique

22 octobre 2020

La crise du Covid-19 et ses conséquences – la paralysie de l’économie, le ralentissement de la vie sociale et l’inquiétude croissante face à l’avenir – ont renforcé la tendance des français à épargner. Le taux d’épargne a atteint 27,4 % au second trimestre 2020 contre 14,9 % en 2019, avec en particulier un taux d’épargne financière qui a quadruplé en quelques mois, passant de 4,6% en 2019 à 19,5% au second trimestre 2020. Si cette épargne supplémentaire est pour l’instant principalement laissée sur les comptes bancaires, elle devrait demain alimenter les placements financiers.

La crise a renforcé une autre tendance de fond : la demande des français pour une épargne plus juste et responsable en matière sociale et environnementale.

Malheureusement vouloir ne suffit pas, encore faut-il pouvoir. Or, au moment de placer leur épargne, les français sont confrontés à un système opaque et complexe dans lequel la majorité des produits d’épargne – hors livrets, plans et comptes d’épargne -, contribuent au financement d’entreprises polluantes ou peu regardantes sur les droits humains, même lorsqu’ils sont vendus comme « responsables ».

Reclaim Finance a mené l’enquête sur 442 fonds commercialisés en France, notamment dans les produits d’assurance vie, les plans d’épargne en action (PEA), les plans d’épargne retraite (PER) et les produits d’épargne salariale. L’étude compare les actifs détenus dans ces 442 fonds commercialisés en France à une liste d’entreprises sélectionnées appartenant à 5 catégories : les plus gros émetteurs de gaz à effet de serre (GES), les entreprises aux pratiques contestables en matière de droits humains, les entreprises de l’armement, les entreprises du charbon, et les entreprises impliquées dans des scandales majeurs . Parmi elles se trouvent notamment Total, Amazon, Lockheed Martins, Fortum et Bayer.

Les résultats sont alarmants : l’écrasante majorité des produits financiers auxquels les français ont accès soutient des entreprises aux pratiques environnementales et sociales dangereuses.

L’étude complète

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Face à ce constat, Reclaim Finance demande au gouvernement, au Parlement et aux institutions financières françaises de réguler les produits financiers commercialisés. L’ONG propose trois mesures graduées permettant d’aligner ceux-ci avec les attentes des français.

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