Communiqué de presse

Paris, le 15 décembre 2022 – HSBC s’est engagée à ne pas financer directement de nouveaux champs pétroliers et gaziers dans sa nouvelle politique sectorielle (1). Bien que la politique se concentre sur le financement de projets, HSBC prend une mesure forte contre l’expansion pétro-gazière et montre la voie aux autres banques qui prétendent s’engager en faveur de la neutralité carbone. Reclaim Finance demande à HSBC d’exclure systématiquement les entreprises ayant des plans d’expansion sur le secteur pétro-gazier et appelle toutes les banques à adopter à leur tour des politiques robustes pour soutenir l’objectif de limiter le réchauffement à 1,5°C. 

Dans le cadre de son engagement pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, HSBC a annoncé de nouvelles mesures concernant le secteur de l’énergie.

Pour le secteur pétrolier et gazier, HBSC déclare qu’elle ne financera plus directement de nouveaux champs pétroliers et gaziers ainsi que les infrastructures liées à ces derniers. Cela fait de HSBC la plus grande banque à exclure le soutien direct aux nouveaux champs pétroliers et gaziers, conformément au scénario Net Zero de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) (2).

Cependant, HSBC n’adopte pas de critères stricts pour cesser de soutenir les entreprises ayant des plans d’expansion pétrolière et gazière. La politique demande aux entreprises d’adopter des plans de transition qui prennent en compte un certain nombre de facteurs : les plans liés à l’exploration et au développement de nouveaux gisements de pétrole et de gaz sont l’un des critères d’évaluation, mais le fait de ne pas cesser l’expansion n’est pas un critère d’exclusion strict. De plus, HSBC n’indique aucune date limite à laquelle les entreprises doivent avoir adopté leur plan de transition pour rester clientes.

Lucie Pinson, directrice de Reclaim Finance, déclare : « La politique de HSBC montre la voie à d’autres banques, y compris aux banques françaises qui aiment prétendre qu’elles sont des leaders en matière climatique alors qu’elles continuent à financer l’expansion du pétrole et du gaz. De nombreuses questions demeurent, notamment celle de savoir si et quand les développeurs de pétrole et de gaz seront exclus. Cela doit être clarifié et nous appelons les autres banques à soutenir fermement l’objectif 1,5°. Cela ne signifie rien de moins que l’arrêt de tout soutien direct et indirect aux nouveaux projets pétroliers et gaziers et la sortie progressive des énergies fossiles. »

Outre l’arrêt du soutien aux nouveaux champs pétroliers et gaziers et aux infrastructures liées, HSBC s’engage également à prendre les mesures suivantes :

  • HSBC exclut le soutien direct aux projets existants de pétrole et de gaz non conventionnels – définis comme le pétrole et le gaz offshore en eaux très profondes, le pétrole de schiste, le pétrole extra-lourd – , ainsi que les projets existants dans des zones critiques sur le plan environnemental et social – notamment l’Arctique et l’Amazonie. Cependant, les projets existants de gaz de schiste et de pétrole et de gaz en eaux très profondes situés entre 1 500 et 2 000 m ne sont soumis qu’à un devoir de vigilance renforcé.
  • Les nouveaux projets de production d’électricité à partir de pétrole et certains nouveaux projets de production d’électricité à partir de gaz sont exclus, mais HSBC peut encore financer des centrales électriques à gaz développées par des entreprises « en transition ».
  • Les engagements pris par la banque au niveau des entreprises sont très limités : HSBC n’exclut que les clients dont les activités globales se situent « substantiellement » dans certains secteurs non conventionnels, ce qui signifie qu’aucun critère d’exclusion systématique n’est appliqué (3).
  • Il n’est pas fait mention d’une stratégie de sortie progressive du financement du pétrole et du gaz.

Malgré ces limites, la politique de HSBC va au-delà de celle de presque tous ses concurrents, comme le montre l’Oil and Gas Policy Tracker (4). Pour parvenir à la neutralité carbone d’ici 2050, HSBC devra mettre fin au financement de tous les développements d’énergies fossiles (5).

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Notes :

  1. Lire l’annonce de HSBC ici
  2. HSBC est classée comme la 8ème plus grande banque mondiale. HSBC définit les nouveaux champs pétroliers et gaziers comme étant ceux pour lesquels la décision finale d’investissement (FID) a été prise le 31 décembre 2021 ou avant. Parmi les autres grandes banques ciblant les projets pétroliers et gaziers conventionnels, on trouve Lloyds, ING, Crédit Mutuel, La Banque Postale.
  3. En outre, HSBC n’accorde pas de financement aux nouveaux clients dont le volume de production est supérieur à 10 % pour des projets pétroliers et gaziers offshore en eaux très profondes, des projets de pétrole de schiste ou des projets de pétrole extra lourd.
  4. Voir le Oil and Gas Policy Tracker ici.
  5. Voir le World Energy Outlook 2022 de l’AIE ici.