Issu de la collaboration entre Reclaim Finance, Rainforest Action Network, BankTrack, Indigenous Environmental Network, Oil Change International et Sierra Club, et soutenu par plus de 300 organisations de 50 pays du monde entier, dont les Amis de la Terre France, le rapport Banking on Climate Chaos 2021 totalise les prêts et les émissions d’actions et d’obligations de 2 300 entreprises dans les secteurs du charbon, du pétrole et du gaz à l’échelle mondiale sur la période 2016-2020.

BNP Paribas et 59 autres banques sont couvertes. La méthodologie est exactement la même pour toutes les années entre 2016 et 2020. Les données financières proviennent de Bloomberg et les entreprises sélectionnées sont les mêmes pour toutes les années entre 2016 et 2020.

  • Seule une partie des financements accordés par une banque à chaque entreprise couverte par le Report Card est comptabilisée. Cette partie est équivalente à la part des activités de l’entreprise dans les énergies fossiles au moment de la transaction. Ainsi, si un groupe achète une autre entreprise active dans les énergies fossiles, la part de ses activités dans les énergies fossiles augmentent et la part des financements par une banque comptabilisée comme allant aux énergies fossiles augmente aussi. Inversement, ces parts diminuent lors de l’acquisition par un groupe d’une entreprise inactive dans les énergies fossiles.
  • Le Report Card 2021 montre une hausse de 41% des financements de BNP Paribas aux énergies fossiles entre 2019 et 2020. Cette forte hausse est en partie liée à des grosses transactions. La part de ces transactions attribuée à BNP Paribas suit la méthodologie Bloomberg (les league tables) qui est utilisée tous les ans depuis la parution du Report Card. Cette méthodologie est largement utilisée dans le monde entier pour suivre la participation des banques aux transactions financières internationales mondiales : elle met l’accent sur les banques qui jouent un rôle de premier plan dans la mise sur le marché de nouvelles transactions. Les league tables de Bloomberg sont reconnues et utilisées par les acteurs financiers eux-mêmes. Y recourir nous permet de faire face à l’opacité du secteur financier, l’absence de publication détaillée par les banques de leurs services financiers et la difficulté pour y avoir accès, même sur les bases de données payantes.
  • La méthodologie étant la même depuis des années et étant la même pour toutes les banques, d’autres banques se voient aussi attribuées de grosses transactions (Bank of America, Citi, Wells Fargo, etc.) et cela a été le cas les années précédentes dans les dernières versions du Report Card. A noter que les banques françaises, y compris BNP Paribas, ont largement utilisé le rapport ces dernières années pour se mettre en avant. Il leur serait mal avisé de critiquer la méthodologie aujourd’hui.

A noter que le rapport ne mesure pas l’exposition des banques aux énergies fossiles, mais comptabilise les prêts (ce qui permet de calculer l’exposition de la banque) ainsi que les émissions d’actions et d’obligations facilitées par les banques. Autrement dit, le rapport comptabilise les flux et non les stocks. Une banque comme BNP Paribas peut donc voir son exposition aux énergies fossiles rester stable voire diminuer mais ses financements augmenter. Rainforest Action Network l’a bien démontré dans un briefing sur un phénomène similaire aperçu au niveau des banques états-uniennes.