Communiqué de presse

Paris, le 21 décembre 2022 – Le groupe BPCE annonce aujourd’hui, dans le cadre de ses engagements au sein de la Net Zero Banking Alliance, deux nouveaux objectifs intermédiaires de réduction d’émissions carbone à horizon 2030 dans les secteurs de la production d’électricité, de pétrole et de gaz (1). Reclaim Finance déplore des engagements timides et imprécis et l’absence d’engagements immédiats permettant de stopper l’expansion du secteur pétrolier et gazier.  

Le groupe BPCE ne devrait préciser les contours des cibles annoncées aujourd’hui qu’en 2023 et adopter des objectifs sur les autres secteurs qu’en 2024 alors que Crédit Agricole vient d’en publier sur l’automobile, l’immobilier commercial et le ciment et promet d’en annoncer d’autres dès 2023 (2).

« C’est une opportunité manquée pour le groupe BPCE, qui prend du retard par rapport à ses concurrents dans la fin inéluctable de l’expansion pétrolière et gazière. Nous attendons du groupe BPCE qu’il précise rapidement la nature de ses engagements, et acte le report de ses soutiens aux nouveaux projets pétroliers et gaziers vers le développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique”, déclare Lucie Pinson, directrice de Reclaim Finance; 

Concernant la production de pétrole et de gaz, le groupe BPCE se fixe une cible de 30 % de réduction des émissions carbone liées à l’utilisation finale de pétrole et de gaz financé (scope 3) à l’horizon 2030. Trop peu d’informations sont données pour juger de la qualité de cette cible mais il est certain que son adoption ne garantit en rien que le groupe BPCE cessera de soutenir le développement de nouveaux projets fossiles comme le préconisent les scientifiques, l’ONU et l’Agence internationale de l’énergie (AIE) pour s’aligner sur une trajectoire 1,5°C. 

En avril dernier, BPCE/Natixis a participé à hauteur de US$ 512 millions au financement d’un prêt de US$ 8 milliards octroyé à TotalEnergies, première entreprise européenne du secteur à prévoir le plus de nouveaux champs pétroliers et gaziers. Un mois plus tard, la banque a accordé US$ 609 millions de financements au nouveau projet d’exportation de gaz naturel liquéfié (GNL) Plaquemines en Louisiane, puis US$ 219 millions à la 3ème phase d’expansion du projet “Corpus Cristi LNG” au Texas (3). Ces projets contribueront à émettre des gaz à effet de serre pendant de longues années, quand bien même ils ne figurent pas ou plus au bilan de la banque, lui permettant d’atteindre ces cibles de décarbonation. 

Concernant la production d’électricité, BPCE prétend s’aligner sur le scénario Net-Zero-2050 de l’AIE, en visant un passage de 156 à 138 gCO2e/kWh en 10 ans. Non seulement il ne s’agit que d’une baisse de 12 % de l’intensité de son portefeuille, mais le groupe BPCE déclare à tort que l’objectif du NZE est basé sur une mesure de CO2e. La comparaison des cibles BPCE et AIE pour le secteur de l’électricité en 2030 est également trompeuse, car l’intensité des émissions actuellement financée par Natixis pour ce secteur est presque trois fois moins élevée que l’intensité des émissions mondiales donnée par l’AIE. 

Contacts :

  • Lucie Pinson, Directrice à Reclaim Finance, lucie@reclaimfinance.org, +33679543715
  • Antoine Laurent, Responsable plaidoyer France, antoine@reclaimfinance.org, +33642426905
  • Anaïs Lehnert, Responsable communication, anais@reclaimfinance.org, +33670085898

Notes :

(1) Voir le communiqué de presse du groupe BPCE.

(2) Notamment dans les secteurs du transport maritime, de l’aviation, l’acier, l’immobilier, le résidentiel et l’agriculture.

(3) Notre recherche financière a été réalisée par l’institut de recherche Profundo. Profundo s’appuie principalement sur les données de Bloomberg et de Refinitiv ainsi que sur les données de financement de projets d’IJGlobal.