Fonds d’épargne salariale verts : vigilance rouge

24 mars 2025

Après s’être intéressé en 2024 à la responsabilité des gestionnaires d’actifs dans l’exposition quasi-systémique des fonds d’épargne salariale aux entreprises actives dans l’expansion fossile, Reclaim Finance se penche sur un autre acteur clé de l’épargne salariale : les teneurs de compte. Cette note analyse leur rôle dans l’orientation de l’épargne en s’intéressant plus spécifiquement à leur offre de fonds d’épargne salariale responsable, encore très limitée et, chez certains acteurs, trompeuse.

Informations clés:

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des fonds de la gamme responsable de Crédit Agricole et Société Générale investissent dans des entreprises qui développent de nouveaux projets fossiles incompatibles avec la limitation du réchauffement à 1,5°C.

  • Les fonds d’épargne salariale des gammes responsables des teneurs de compte analysés dans ce rapport – Crédit Agricole, Natixis Interépargne, Crédit Mutuel ES, Société Générale et BNP Paribas E&RE – ne représentent que 30 % de l’offre globale ; 
  • Pire encore, au sein des gammes « responsables » de Crédit Agricole et Société Générale, plus de 30 % des fonds investissent dans des entreprises développant de nouveaux projets fossiles pourtant incompatibles avec une trajectoire 1,5C réaliste. Cette situation est entretenue par des partenariats toxiques entre les teneurs de compte et des gestionnaires d’actifs comme Amundi, qui continuent de soutenir l’expansion fossile ;  
  • Malgré ces incohérences, certains teneurs de compte entretiennent l’illusion d’une épargne salariale responsable en utilisant de nombreux éléments de communication vantant les qualités environnementales de leurs fonds. Ce greenwashing empêche un choix éclairé des entreprises comme des salarié·e·s et freine la mise à disposition de plans d’épargne salariale réellement responsables au sein des entreprises. 

Reclaim Finance appelle les teneurs de compte à proposer les fonds d’au moins un gestionnaire d’actifs ayant mis fin à ses soutiens à l’expansion fossile et à exclure de leur gamme responsable les fonds investissant dans des entreprises aux activités incompatibles avec la limitation du réchauffement à 1,5°C comme le développement de nouveaux projets fossiles.