Lundi 26 janvier 2021 – Une semaine après que la Banque de France ait réduit ses investissements dans les énergies fossiles, une campagne lancée par SumOfUs et Reclaim Finance appelle la Banque de France à faire preuve de la même détermination pour décarboner la politique monétaire européenne. Alors que l’intervention massive de la Banque Centrale Européenne (BCE) en réponse à la crise du Covid-19 soutient les entreprises les plus polluantes, le Gouverneur de la Banque de France envisage d’attendre 5 ans pour agir tout en prétendant vouloir faire de la BCE une “pionnière” dans la lutte contre le changement climatique.
SumOfUs et Reclaim Finance lancent une pétition appelant la Banque de France et son Gouverneur à prendre position pour une décarbonation ambitieuse et rapide des opérations de la BCE. Cette pétition est accompagnée d’une vidéo de campagne.
Alors que la BCE et ses membres étudient l’intégration des enjeux climatiques à la politique dans le cadre d’une procédure de révision stratégique (1), et que d’autres banques centrales ont intégré de premiers critères climatiques à leurs opérations monétaires (2), cette pétition demande à la Banque de France de traduire la dynamique initiée avec l’annonce d’une réduction drastique de ses investissements dans les énergies fossiles (3) au niveau de la politique monétaire européenne.
Aujourd’hui, la BCE continue de refuser de conditionner sa réponse au Covid-19 – qui devrait excéder les 5 000 milliards d’euros en 2020-2022 (4) – à des critères environnementaux. Elle bénéficie alors aux entreprises polluantes – dont 38 entreprises des énergies fossiles – et s’oppose aux aspirations des européens clairement exprimées dans un sondage (5) réalisé dans le cadre de la consultation publique de la BCE.
Leyla Larbi, chargée de campagne à SumOfUs, explique : “Malgré les déclarations chocs de Christine Lagarde, la BCE continue de contribuer à la crise climatique en achetant des actifs aux entreprises les plus polluantes, comme Shell et Total, ou en distribuant de l’argent aux banques qui les financent. Les entreprises recevant le soutien de la BCE, prévoient pas moins de 67 nouveaux projets d’énergies fossiles(6)… Plus de 167 000 européens (7) demandent d’ores-et-déjà à la BCE de mettre fin à ses pratiques inacceptables. Une logique soutenue dans les paroles par la Banque de France et son Gouverneur, qui doivent maintenant la traduire en actes !”
Si le Gouverneur de la Banque de France a plusieurs fois indiqué son souhait de renforcer la contribution climatique de la BCE, il ne précise pas les modalités d’une telle transformation et suggère que celle-ci pourrait prendre jusqu’à cinq années supplémentaires. Ce délai ignore les recherches les plus récentes qui montrent le caractère décisif des prochaines années pour limiter le réchauffement climatique (8).
Paul Schreiber, chargé de campagne à Reclaim Finance, souligne : “Avec sa nouvelle politique d’investissement, la Banque de France reconnaît l’urgence de réduire les soutiens financiers accordés aux énergies fossiles. Seul bémol, cette décision est limitée à 22 milliards d’investissements, quand le gouverneur de la Banque de France prévoit d’attendre “3 à 5 ans” (9) pour mettre les milliers de milliards de la politique monétaire européenne en cohérence avec nos objectifs climatiques. A l’aune de la COP26 et alors que son gouverneur affirme vouloir faire de la BCE la “banque centrale pionnière” dans la lutte contre le changement climatique (10), la Banque de France doit porter une décarbonation immédiate et ambitieuse de la politique monétaire européenne (11).”
Contacts presse
Leyla Larbi, chargé de campagne à SumOfUS | leyla@sumofus.org
Paul Schreiber, chargé de campagne à Reclaim Finance | paul@reclaimfinance.org
Angus Satow, chargé de communication à Reclaim Finance | angus@reclaimfinance.org