Décryptage pré-AG & Réaction post-AG

Début 2022, Amundi, filiale du Crédit Agricole, figurait parmi les grands investisseurs auprès desquels TotalEnergies levait près de 2 milliards d’euros. Méconnu du grand public, l’investisseur français est pourtant numéro un de la gestion d’actifs en Europe. Il peut ainsi jouer un rôle crucial dans l’accélération – ou le ralentissement – de la transition climatique à travers ses décisions d’investissement et ses demandes aux entreprises de son portefeuille.

Jusqu’à présent, Amundi ne se prive pas de communiquer sur son « leadership » climatique, laissant croire aux 4 millions de Français qui lui ont confié une partie de leur épargne que leur argent « joue un rôle face à l’urgence climatique ». Communication sincère ou trompeuse ? La période des assemblées générales (AG) est l’occasion de se pencher sur la question.

Lire la tribune de Lucie Pinson, fondatrice et directrice de Reclaim Finance dans Le Monde.

Réaction à l’AG d’Amundi :

Interpellé pendant son assemblée générale sur l’incohérence entre son discours pro-climat et ses actions concrètes, Amundi a éludé la question. Au sujet de ses investissements dans les majors pétrolières et gazières, le plus gros gestionnaire d’actifs européen a prétendu analyser “la stratégie globale” de chaque entreprise pour ensuite décider d’un vote éventuel contre leurs plans climat. Le problème : Amundi n’a aucune ligne rouge sur l’expansion pétro-gazière et investit donc toujours dans des entreprises qui développent encore de nouveaux projets d’énergies fossiles.

Ainsi, le 2ème actionnaire de TotalEnergies se refuse encore à annoncer son intention de vote sur le plan climat défaillant de la major pétro-gazière. Amundi a botté en touche en avançant qu’“Amundi, par définition, ne révèle pas ses positions de vote en amont des assemblées générales”. Ils avaient pourtant pré-déclaré leur vote en 2021.

Côté charbon, Amundi a fourni une réponse floue à nos inquiétudes sur les $1 milliards de dollars qu’il détient encore dans les entreprises développant de nouveaux projets charbon. Pas d’engagement ferme à réellement sortir du secteur, pas de promesse de voter systématiquement contre les directions de ces entreprises. Nous repartons avec autant de questions qu’à l’arrivée.