Communiqué de presse 

Paris, le 12 septembre 2022 – Après un été caniculaire, qui pousse de nombreuses personnes à s’interroger sur comment elles peuvent agir pour le climat, Reclaim Finance lance le site internet “Change de banque” pour permettre à chacun de mettre son argent au service du climat. En distinguant les banques françaises qui continuent d’aggraver le chaos climatique de celles qui proposent des alternatives responsables, le site invite tant les particuliers, salariés et étudiants, que les collectivités et entreprises à agir !

Les banques jouent un rôle clé dans l’équation climatique. Elles sont indispensables pour financer la transition mais peuvent aussi contribuer à aggraver le dérèglement climatique, en finançant le développement d’activités incompatibles avec les objectifs climatiques internationaux. Le site change-de-banque.org (1) invite un large panel d’acteurs à passer à l’action afin de contribuer au mouvement visant à convaincre le secteur financier de se mettre enfin au service du climat.

Des pistes d’action spécifiques à plusieurs profils sont proposées, pour les particuliers, étudiant.es, chef.fes d’entreprise et représentant.es de collectivités. D’autres profils seront ajoutés dans les prochains mois, notamment les salarié.es qui sont de plus en plus nombreux à se mobiliser dans leur entreprise

Lucie Pinson, fondatrice et directrice de Reclaim Finance déclare : “Ce site a vocation à susciter un élan collectif, au-delà de l’action individuelle que représente le fait de changer de banque. À chaque profil correspond des leviers d’action spécifiques pour agir seul ou en groupe, à travers son université, son entreprise ou sa collectivité. La finance est souvent laissée entre les mains d’”experts” et il s’agit de permettre à chacun de reprendre le contrôle de son argent pour envoyer un message clair : les banques ne doivent plus financer le chaos climatique”.

BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale et Banques Populaires Caisses d’Epargne ont alloué 350 milliards de dollars de financements aux énergies fossiles depuis l’adoption de l’Accord de Paris sur le climat (2). Si aucune banque n’est parfaite, certains établissements offrent toutefois des garanties crédibles sur leur volonté de répondre à l’urgence sociale et climatique. Parmi les banques recommandées se trouvent le Crédit Coopératif, la Banque Postale et les “néobanques” Helios et GreenGot. Le site change-de-banque.org ne tait pas les limites et marges d’amélioration de ces banques alternatives (3) et donne plus largement des clés de compréhension des pratiques et du fonctionnement de chaque banque présente en France.

Raphaël Cros, chargé de campagne Engagement de la Société Civile : “Changer de banque seul ne sauvera pas le monde mais s’impose dès lors que l’on prend conscience de la responsabilité des grands groupes bancaires français dans le dérèglement climatique. Et surtout, nous sommes convaincus que refuser de collaborer avec les banques qui continuent de financer de nouveaux projets d’énergies fossiles peut devenir un moteur de transformation de la finance dès lors que l’action est portée au niveau collectif”. Le site fournit aussi des informations et conseils concernant les produits d’épargne et d’investissement, et met à l’honneur des acteurs comme la Nef ou Lita.co.

Pour marquer le lancement de ce site, Reclaim Finance organise un événement le 28 septembre 2022 à l’Académie du Climat, en présence de personnalités scientifiques, d’activistes pour le climat et de représentants des banques alternatives recommandées par l’ONG.

Contacts :

Notes :

  1. Site disponible ici.
  2. Voir le rapport Banking on Climate Chaos publié par Reclaim Finance et 5 autres ONG. Ces banques n’ont par ailleurs pas adopté les politiques suffisantes pour aligner leurs financements au pétrole et au gaz avec les recommandations scientifiques. Voir l’Oil and Gas Policy Tracker.
    1. Crédit Coopératif : s’il exclut de ses financements les projets de production et d’infrastructures d’énergies fossiles et les entreprises qui les développent, la gestion d’actifs est gérée par sa filiale Ecofi qui exclut de ses investissements les entreprises présentes dans les pétrole et gaz non-conventionnels et les entreprises dont plus de 50% du chiffre d’affaires est issu du pétrole, sans prendre en compte le gaz.
    2. La Banque Postale : Des efforts restent à fournir pour la branche de gestion d’actifs de la Banque Postale. Malgré un effort pour aligner sa politique avec celle, ambitieuse, du groupe sur la sortie des énergies fossiles, il manque encore une priorisation entre ses critères garantissant des baisses d’émissions, ainsi qu’une évolution de certains seuils d’exclusion, afin de couvrir les majors pétrolières et gazières, très diversifiées, mais fortement présentes sur toute la chaîne de valeur des énergies fossiles.
    3. Helios : adossée à la banque allemande Solaris, si Helios a obtenu des engagements de sa part dans la gestion de ses fonds, elle ne peut pas utiliser pleinement ses fonds comme il l’entend (25% des fonds sont dirigés vers des obligations vertes du choix d’Helios).
    4. GreenGot : adossée à la banque française Arkéa, l’argent des fonds de GreenGot est intégralement confié à Arkea. Arkea ayant plutôt de bonnes pratiques, l’impact de GreenGot est moindre.
  3.  Politique et chercheur spécialiste des questions de migrations climatiques et des politiques d’adaptation au réchauffement climatique