Soja et déforestation : les acteurs financiers ne doivent plus être complices

29 octobre 2020

Si la déforestation tropicale était un pays, ce serait le troisième plus grand émetteur de gaz à effet de serre au monde, juste après la Chine et les États-Unis. Bien que le GIEC reconnaisse que l’élimination de la déforestation est l’un des moyens les plus efficaces de mitiger le dérèglement climatique, les institutions financières, pourtant de plus en plus engagées à contribuer aux objectifs de l’Accord de Paris, sont particulièrement absentes sur le sujet.

Alors que la France et l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) accueilleront en 2021 un One Planet Summit de la biodiversité à l’occasion de la tenue du Congrès mondial de la nature, il est urgent que la finance française montre l’exemple. Loin des grands principes d’intention, les banques, assureurs et investisseurs doivent adopter des mesures concrètes et spécifiques à même d’enclencher des transformations sectorielles et une baisse de la déforestation/conversion des écosystèmes naturels.

La déforestation cachée liée au soja

Le soja, cultivé en Amérique Latine et en particulier dans la savane du Cerrado au Brésil, est l’un des principaux facteurs de déforestation dans le monde – avec l’élevage, la culture du palmier à huile, la production de pâte à papier, l’exploitation forestière et minière. Ses impacts sur l’environnement et les droits humains sont extrêmement bien documentés mais restent mal connus – peut-être car le soja ne finit pas directement dans nos assiettes mais bien indirectement en servant de protéines dans l’alimentation des animaux d’élevage.

Ne plus être complices

La bonne nouvelle est que la destruction du Cerrado n’est pas une fatalité. Les auteurs de cette note sont convaincus que les institutions financières peuvent contribuer à stopper la conversion liée à la production de soja et ainsi contribuer à la lutte contre le dérèglement climatique et la disparition de la biodiversité. En effet, des solutions existent et la clé du problème se trouve notamment au niveau de l’adoption et de la mise en place de mesures “zéro déforestation” par les négociants tels que Bunge ou Cargill qui commercialisent le soja au niveau international.

Cette note présente ces mesures et appelle les institutions financières à en exiger leur respect par les négociants, en particulier par les entreprises du groupe ABCD qui contrôlent 56% des exportations mondiales.

La note complète