Communiqué de presse

Paris – 21 décembre 2021 – Ostrum AM annonce aujourd’hui son engagement (1) à sortir totalement des pétrole et gaz non conventionnels d’ici 2030. Ostrum AM n’investira plus dans les entreprises dont plus de 10% de la production est issue du pétrole et du gaz non-conventionnels et engagera les entreprises restantes en portefeuille et actives dans les secteurs couverts par la politique afin de les pousser à en sortir et à s’aligner avec le scénario net zéro de l’Agence internationale de l’énergie (2). Ce scénario stipule la nécessité de ne plus ouvrir de nouveaux puits d’hydrocarbures après 2021. Reclaim Finance salue les mesures annoncées et appelle les sociétés de gestion, à commencer par la maison-mère Natixis IM, à prendre des engagements forts pour commencer dès 2022 la sortie du pétrole et du gaz non-conventionnel.

D’après les calculs de Reclaim Finance (3), Ostrum AM exclut 65% de la production et 62% de l’expansion pétro-gazière. Si Ostrum exclut de nombreux secteurs des pétrole et gaz non conventionnels (4), au-delà des trois secteurs généralement couverts par les autres acteurs financiers français (gaz de schiste, sables bitumineux et projets en arctique), les projets de gaz naturel liquéfié et les projets de transport d’hydrocarbures (midstream) restent cependant absents des grands principes annoncés aujourd’hui.

Reclaim Finance salue les avancées d’Ostrum AM sur le pétrole et le gaz non-conventionnels qui prennent en compte les conclusions du scénario net zéro de l’Agence internationale de l’énergie qui appellent à mettre un terme immédiat à l’expansion pétro-gazière. La politique s’inscrit également dans les demandes de Bercy et de l’association française de la gestion financière (AFG) en s’engageant à sortir des pétrole et gaz non-conventionnels. Avec les dernières politiques de la Banque Postale, du Crédit Mutuel et d’Ircantec en 2021, plusieurs acteurs financiers français font figure de pionniers dans l’exclusion des hydrocarbures non-conventionnels.

« Ostrum AM envoie un message fort à la place de Paris sur l’urgence de pousser les entreprises pétro-gazières à mettre un terme à leurs velléités d’expansion dans les hydrocarbures et à sortir rapidement des secteurs les plus risqués. Nous attendons du gestionnaire d’actifs qu’il transforme l’essai en précisant les modalités de son engagement avec les entreprises restantes en portefeuille et fasse de l’arrêt de l’expansion le critère de vote majeur des assemblées générales de 2022 » déclare Guillaume Pottier, chargé de campagne à Reclaim Finance.

Ostrum AM annonce aujourd’hui les grands principes de sa politique pétrole et gaz. Ces annonces seront complétées par une politique plus détaillée qui sera publiée en 2022. Pour Reclaim Finance, la cessation de l’expansion dans le non conventionnel doit constituer le cœur du dialogue entre Ostrum et les entreprises, et Ostrum ne devra pas hésiter à utiliser ses votes en assemblées générales pour s’opposer aux compagnies pétro-gazières qui n’y accèdent pas.

« Ostrum AM relève le niveau après les faibles annonces de Crédit Agricole publiées il y a deux semaines. Nous attendons des autres acteurs financiers qu’ils suivent la voie tracée par Ostrum AM, et cela s’adresse aussi aux autres gestionnaires de Natixis IM. L’écart se creuse au sein du groupe alors que  la maison-mère Natixis IM n’a toujours pas annoncé de politique pétrole et gaz (5), ni même de politique charbon (6) » conclut Louis-Maxence Delaporte, chargé de campagne à Reclaim Finance.

Press contacts:

  • Guillaume Pottier, Chargé de campagne Engagement, guillaume@reclaimfinance.org, +33 7 50 89 05 49 
  • Louis-Maxence Delaporte, Chargé de campagne Finance zéro fossiles, louis-maxence@reclaimfinance.org, +33 6 48 64 39 75 

Notes:

  1. Lire le communiqué d’Ostrum AM.
  2. AIE, scénario “net zero”, mai 2021.
  3. Calculs réalisé à partir des données issues de la Global Oil and Gas Exit List d’Urgewald.
  4. Ostrum AM utilise la GOGEL d’Urgewald pour déterminer les seuils de production et pour définir les hydrocarbures non-conventionnels, à savoir le pétrole et gaz de schiste, les sables bitumineux, l’offshore ultra profond, l’Arctique (tel que défini par l’Arctic Assessment and Monitoring Program) et le gaz de couche.
  5. Scan de la finance fossile.
  6. Coal policy tool.