Mobiliser les électeurs·trices sur les enjeux de la finance n’est pas une mince affaire, et bien faible est la place qui lui est historiquement accordée dans les programmes des candidats, surtout quand il s’agit d’encadrer celle-ci dans une visée de justice sociale et de lutte contre le réchauffement de la planète. La finance est pourtant le moteur de notre modèle économique, et donc un élément incontournable de la transition vers des sociétés soutenables. La transition ne se fera pas sans l’adoption de règles autorisant, interdisant et guidant les pratiques des banques, assureurs et investisseurs.

Reclaim Finance a identifié 6 mesures, plus ou moins complexes mais toutes réalisables à l’échelle française et/ou européenne le temps d’un mandat présidentiel. Ces propositions sont loin d’être une liste exhaustive des mesures qu’il faudrait mettre en place pour concilier finance avec justice sociale et environnementale, mais se concentre sur l’impact de la finance sur le climat.

Notre démarche n’a pas de grande prétention. Nous ne nous attendons pas à faire de la « finance climat », hier ovni des programmes des candidats, un sujet central des présidentielles 2022. Mais nous espérons qu’elles fourniront des pistes de travail et donneront à réfléchir à ceux·celles qui, demain, iront déposer un bulletin de vote dans l’urne.

A votre avis, quel candidat, puis parti, sera le plus susceptible d’encadrer la finance pour la mettre au service de la lutte contre le dérèglement climatique ?

  1. Obligation pour les banques, assureurs et investisseurs de ne plus soutenir le développement de projets incompatibles avec l’objectif de limitation du réchauffement planétaire à 1,5°C, comme les nouveaux projets de production d’hydrocarbures.
  2. Interdire la commercialisation de produits étiquetés comme durables ou responsables, comprenant des entreprises actives dans des secteurs à risque, ou impliquées dans des controverses sociales et environnementales, et mettre en place un “nutri-score de l’impact climatique » de l’ensemble des produits commercialisés en France.
  3. Favoriser la transition de la finance européenne et la prise en compte réelle des risques climatiques.
  4. Demander l’alignement de l’ensemble des opérations de la BCE avec les objectifs climatiques européens et proposer de mobiliser celles-ci pour favoriser une transition juste.
  5. Mettre fin aux financements à l’exportation de projets d’hydrocarbures.
  6. Favoriser l’engagement des investisseurs en faveur du climat en améliorant le droit des actionnaires.