Communiqué de presse
Paris, le 15 avril 2022 – Deux groupes d’investisseurs de TotalEnergies ont déposé des résolutions climatiques qui seront soumises au vote des actionnaires de la major pétrolière lors de son assemblée générale (AG) du 25 mai 2022. Ces initiatives soulignent les insuffisances et failles inhérentes au plan “climat” présenté par TotalEnergies à ses actionnaires. Lors des AG, Reclaim Finance appelle les investisseurs à voter contre tous les plans climats présentés par les entreprises lorsqu’ils se révèlent incomplets et incompatibles avec l’urgence climatique – comme c’est le cas de celui de TotalEnergies mais également d’ENGIE – et à soutenir les résolutions climatiques déposées par les actionnaires.
Un groupe de 12 investisseurs français dont Meeschaert Amilton AM, Candriam et OFI AM (1), vient de faire savoir qu’il avait déposé une résolution en vue de l’assemblée générale de TotalEnergies qui se tiendra le 25 mai 2022. Cette résolution demande à l’entreprise de s’engager à consulter annuellement ses actionnaires (2) sur un plan climat contenant une liste précise d’éléments permettant d’évaluer pleinement le niveau d’ambition et l’alignement de son plan de transition contre un scénario réaliste et robuste visant à limiter le réchauffement à 1,5°C.
Cet effort de normalisation est crucial, car les « Say on Climate » présentés jusqu’alors à l’initiative des entreprises contenaient des informations très hétérogènes et souvent parcellaires. En témoignent les plans climat soumis au vote cette année par TotalEnergies, et ENGIE (3) mais également par plusieurs entreprises pétro-gazières européennes et un nombre croissant d’entreprises françaises (4).
Lucie Pinson, Directrice de Reclaim Finance, déclare : » Alors que TotalEnergies s’enfonce dans le greenwashing en présentant pour la deuxième année de suite un pseudo-plan climat à la fois lacunaire et incompatible avec l’urgence climatique, des investisseurs sérieux et responsables réagissent. Nous saluons leur démarche qui exige que l’entreprise les consulte une fois pour toute sur un plan climat répondant à un cahier des charges à la fois simple et très précis. Cela permettra enfin de recentrer le débat sur des questions de fond, l’ambition climatique des entreprises. »
L’année dernière, TotalEnergies, comme Vinci, avaient déjà consulté leurs actionnaires sur des plans climat. Bien que lacunaires et manifestement incompatibles avec l’urgence climatique, ces plans avaient été plébiscités par une large majorité des investisseurs davantage soucieux de récompenser la démarche des entreprises que d’examiner le contenu concret de leur stratégie (5).
La résolution déposée cette année par les actionnaires de TotalEnergies invite tous les investisseurs à prendre leur responsabilité. En effet, les éléments précis qui figureront dans le plan climat permettront d’identifier sans ambiguïté si ce dernier est aligné avec une trajectoire à 1,5°C. Or, comme les investisseurs ont pris un engagement Net-Zero à travers la “Glasgow Financial Alliance for Net Zero”, ils devront mettre leurs actes en cohérence avec leurs engagements et voter contre les plans non alignés.
La résolution externe déposée par le groupe d’investisseurs français est la deuxième annoncée en vue de l’AG de TotalEnergies. Plus tôt dans la semaine, un groupe d’investisseurs coordonné par MN Investment (6) a annoncé avoir déposé une résolution exigeant de l’entreprise qu’elle publie des cibles climatiques cohérentes avec les objectifs de l’Accord de Paris.
« Trop d’acteurs, comme Axa, Amundi ou BNP, se réfugient encore derrière des discussions interminables et sans résultats tangibles avec les majors pétro-gazières pour justifier leur soutien indéfectible à leur stratégie climaticide. Cela doit cesser, la feuille de route est claire pour la prochaine Assemblée Générale : les investisseurs doivent s’opposer au plan climat de TotalEnergies et soutenir les résolutions climatiques portées par les actionnaires. » conclut Lucie Pinson.
Reclaim Finance appelle les actionnaires de TotalEnergies à voter contre le plan climat incomplet et incompatible avec l’urgence climatique proposé par la Direction de l’entreprise. La même logique d’opposition doit prévaloir pour le plan climat d’ENGIE qui présente également d’importantes faiblesses. En corollaire les actionnaires doivent soutenir les résolutions climatiques déposées par des groupes d’investisseurs soucieux du climat.