AG de BNP Paribas : un discours incohérent avec l’urgence climatique

Paris, 16 mai 2023 – Lors de l’assemblée générale de BNP Paribas, la direction a été interrogée à de nombreuses reprises sur le climat. Des scientifiques, des ONG et des représentants de communautés locales impactées par les projets développés par Shell et TotalEnergies ont interpellé la banque française. Face au manque de cohérence de la direction, Reclaim Finance appelle à nouveau BNP Paribas à exiger des entreprises pétro-gazières l’arrêt du développement de nouveaux projets, qu’elle entend ne plus financer directement. 

Présent sur place, Antoine Laurent, responsable plaidoyer chez Reclaim Finance, a demandé à BNP Paribas de mettre en cohérence ses pratiques de financement. Si la banque française a acté l’arrêt des financements directs à de nouveaux projets pétroliers et gaziers, elle continue cependant de financer les entreprises qui les développent. En effet, les mesures annoncées la semaine dernière sur l’arrêt du financement de projets gaziers  n’impactent que très marginalement les majors telles que TotalEnergies ou Shell.  

Quand la direction de BNP Paribas nous répond en invitant à lui faire confiance, nous lui demandons des gages et de la cohérence. C’est à cela que servent les engagements écrits. La banque doit exiger des entreprises pétro-gazières l’arrêt des nouveaux projets, conformément au scénario climatique auquel elle prétend faire référence.

Antoine Laurent, Responsable plaidoyer France

Alors qu’il est impératif de ne plus développer de nouveaux projets de production et de transport de pétrole et de gaz (1), Jean-Laurent Bonnafé refuse d’en faire une ligne rouge à ne pas franchir pour continuer de soutenir les entreprises pétro-gazières. Prétendant qu’elles sont en transition, il préfère avoir des “conversations” avec ces entreprises pour perpétuer “le “bon commerce”.  

1er financeur de Shell, et 2e financeur de TotalEnergies, BNP Paribas est aussi la première banque européenne à financer les 100 entreprises qui développent le plus de nouveaux projets de production et de transport du pétrole et du gaz. C’est aussi une des rares banques à avoir augmenté ses financements aux énergies fossiles entre 2021 et 2022 (2).  

BNP Paribas a explicitement affirmé sa volonté de ne pas tracer de ligne rouge contre l’expansion pétro-gazière. C’est un affront pour les communautés locales impactées par les projets développés par les grandes entreprises pétro-gazières soutenues par la banque, comme Shell ou TotalEnergies.

Antoine Laurent, Responsable plaidoyer France

Représentant ces communautés locales, Fernando Barraza, de la communauté Mapuche de Neuquén, et Père Edwin Gariguez, activiste et prêtre philippin, ont interpellé la direction sur les projets de pétrole et gaz de schiste en Argentine ainsi que de gaz naturel liquéfié aux Philippines. Des questions balayées par la direction qui s’est contenté d’assurer ne pas financer ces projets directement.

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Notes :

  1. Les projections de l’Agence internationale de l’énergie prévoit de ne plus développer de nouveaux champs pétroliers et gaziers pour suivre une trajectoire 1,5°C.
  2. Banking on Climate Chaos, Avril 2023  

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2023-06-29T10:04:10+02:00