Banking on Climate Chaos 2021 : Rapport sur le financement des énergies fossiles

24 mars 2021

Le rapport Banking on Climate Chaos 2021 a révélé que les 60 plus grandes banques du monde ont accordé $3 800 milliards aux entreprises actives dans les secteurs du pétrole, du gaz et du charbon depuis l’Accord de Paris, avec des financements plus hauts en 2020 qu’en 2016, et ce surtout en France.

Issu de la collaboration entre Reclaim Finance, Rainforest Action Network, BankTrack, Indigenous Environmental Network, Oil Change International et le Sierra Club, le rapport a été soutenu par plus de 300 organisations de 50 pays du monde entier. Le nombre de banques analysées globalement passe de 35 à 60 dans cette 12ème édition du rapport.

Les banques françaises et états-uniennes sous le feu des critiques

Avec un montant de $86 milliards, les banques françaises atteignent la 4 ème place mondiale du classement en 2020 en termes de soutien aux énergies fossiles (et 1ère en Europe). Les financements de ces grandes banques ont presque doublé entre 2016 et 2020 (soit en moyenne de 19% par an), avec un montant total de $295 milliards, en pleine contradiction avec l’objectif de s’aligner avec 1,5°C. .

Avec près de $41 milliards de financements aux énergies fossiles en 2020, BNP Paribas est la banque qui a le plus augmenté ses soutiens entre 2019 et 2020 au niveau international. Malgré ses politiques sectorielles considérées comme étant plus ambitieuses que les autres, en 2020, BNP Paribas est 4ème principal pourvoyeur de financements aux énergies fossiles, et 1ère en Europe. « Barclays reste néanmoins à la première place européenne et donc également anglaise pour l’ensemble de la période 2016-2020.

Les banques basées aux États-Unis continuent d’être les plus grands moteurs mondiaux d’émissions en 2020, JPMorgan Chase restant la pire banque fossile au monde. Les politiques des banques chinoises et japonaises en matière de pétrole, gaz et charbon sont également très problématique, avec MIFG et la Bank of China étant en tête du classement des banques polluantes dans ces deux pays.

Hausse de soutien vers les développeurs des énergies fossiles

Le rapport révèle que ces banques ont versé la somme $1 500 milliards dans 100 grandes entreprises à l’origine de projets d’expansion des énergies fossiles – ce qui représente une augmentation alarmante de 10 % en 2020 par rapport à l’année précédente, et ce en dépit de la récession suscitée par la pandémie qui a entraîné une baisse de près de 9 % des financements aux énergies fossiles au niveau international. Cela comprend les entreprises à l’origine de projets très controversés comme l’oléoduc de sables bitumineux Line 3 d’Enbridge, qui fait partie des 20 études de cas du rapport.

Tendances par secteur

Alors que le financement des sables bitumineux a poursuivi une tendance à la baisse, diminuant de 27 % en 2020 pour atteindre 16 milliards de dollars, le financement des mines de charbon a lui légèrement augmenté en 2020 pour atteindre $25,4 milliards ; c’est 25 % de plus qu’en 2016. Le financement des banques pour le pétrole et le gaz de schiste a diminué de 8 % et reste encore dominé par les banques américaines. Le financement bancaire des 30 plus grandes entreprises de GNL était plus élevé en 2020 qu’au cours de toute autre année depuis l’Accord de Paris, à $28,8 milliards, ce qui reflète une idée erronée selon laquelle le gaz sert d’énergie de transition. Vous pouvez lire les tendances chez les acteurs français ici.

Les demandes du rapport

Selon les auteurs du rapport, les banques doivent adopter des plans d’action effectifs pour 2021 et remplacer les promesses lointaines de net-zero (faites par 17 de ces banques) par des politiques significatives promulguant une tolérance zéro pour les développeurs des énergies fossiles.

Avant la COP26 à Glasgow, il est également crucial que les pays rendent compte du rôle que jouent leurs banques dans les émissions. En France, le gouvernement devrait agir et obliger les banques à adopter des politiques de sortie du pétrole et du gaz non conventionnels.

Lire le rapport complet

Pour aller plus loin :