Banques françaises et charbon : l’art de noyer le poisson

15 octobre 2024

Reclaim Finance a voulu savoir où en étaient les grandes banques françaises dans leur soutien à l’industrie du charbon. Quatre ans après l’adoption de leur politique charbon, cette note analyse les transactions aux entreprises du secteur entre 2021 et 2023. Elle décrypte les failles des politiques des banques qui leur permettent de continuer à financer des développeurs de charbon et des entreprises sans date de sortie du secteur publique, ou non alignée avec la science climatique. Elle explique pourquoi ces pratiques peuvent constituer du greenwashing.

Informations clés :

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entreprises problématiques du secteur du charbon ont été financées par les grandes banques françaises entre 2021 et 2023.

  • Malgré une baisse des financements au secteur du charbon depuis 2019, notre analyse montre que de nombreuses transactions problématiques persistent entre 2021 et 2023. Les quatre grandes banques françaises (BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale et BPCE/Natixis) ont soutenu 9 groupes développeurs de charbon, 11 groupes sans date de sortie du secteur, et 12 groupes avec des dates de sortie non alignées avec la science climatique.
  • Ces transactions problématiques s’expliquent notamment par quatre principales failles que l’on retrouve dans les politiques d’une ou plusieurs banques.
  • Si ces transactions problématiques ne constituent pas des infractions aux politiques en tant que telles, ces failles vont à l’encontre de l’esprit de ces politiques et de la communication des banques. Elles donnent une image trompeuse des financements accordés au charbon par des banques affichant une « sortie du charbon » et peuvent être qualifiées de greenwashing au sens des régulateurs financiers européens.

Reclaim Finance appelle les régulateurs français à exiger des banques de se mettre immédiatement en conformité avec l’esprit de leurs politiques et à utiliser tous les outils à leur disposition pour sanctionner les manquements. Ces pratiques peuvent en effet être sanctionnées en tant qu’informations trompeuses au marché et/ou comme mauvaise gestion des risques financiers climatiques.