
Pourquoi le gaz n’est pas une énergie de transition ?
Aujourd’hui, le gaz revêt une image vertueuse auprès des acteurs financiers. Il est perçu comme une énergie “bas-carbone” et pourrait donc être utile pour la décarbonation de nombreux secteurs de l’économie. Reclaim Finance décrypte 6 arguments souvent mis en avant pour justifier le maintien des soutiens financiers à l’expansion gazière, à rebours des recommandations scientifiques.
“Le gaz permet de prendre le relai lorsque les énergies renouvelables ne peuvent répondre à la demande”, “le gaz est une énergie de transition”, “la conversion des infrastructures gazières permettra d’augmenter leur durée de vie”… De nombreuses idées reçues circulent à propos du gaz, et il est souvent difficile de démêler le vrai du faux. Ces 6 fiches argumentées visent à servir de référence pour les acteurs financiers et à mieux les informer sur le rôle du gaz dans la transition énergétique.
Lire les fiches argumentées :
- Quel scénario de référence pour quelle politique sectorielle ?
De nombreux scénarios avec l’objectif de limiter le réchauffement global à 1,5°C existent. Le scénario Net Zero Emissions de l’Agence internationale de l’énergie est déjà repris par de nombreux acteurs financiers et permet d’atteindre cet objectif avec peu ou pas de dépassement. Dans ce scénario, le développement de projets gaziers upstream et terminaux d’export de gaz naturel liquéfié est incompatible avec l’objectif de 1,5°C. - Le développement des nouveaux projets gaziers est-il nécessaire pour satisfaire la demande future ?
Les projections scientifiques sont claires : nous atteindrons le pic de la demande en gaz en 2030 dans le monde. Cette baisse de la demande rendrait le développement de nouvelles infrastructures gazières inutile alors même que certaines infrastructures en opération sont déjà surdimensionnées. - Quelle est la place du gaz dans un mix énergétique soutenable ?
Le gaz est souvent présenté comme un moyen de flexibilité permettant de pallier la variabilité des énergies soutenables. Cependant, certaines centrales à gaz ne sont pas adaptées pour jouer ce rôle de flexibilité et des alternatives soutenables existent. - Quels sont les vices cachés du gaz fossile ?
Alors que le gaz est présenté comme une énergie de transition “bas-carbone”, les émissions qu’il engendre sont très importantes voire équivalentes à celles du charbon, à cause de son taux de fuites élevé. Le gaz est également à l’origine de pollutions atmosphériques pouvant causer de graves pathologies respiratoires. - Quels sont les risques associés au développement du gaz naturel liquéfié (GNL) ?
Depuis le début de la crise énergétique débutée par la guerre en Ukraine, de nombreuses infrastructures de gaz naturel liquéfié (GNL) voient le jour en Europe, alors même que la demande en gaz diminue depuis plusieurs années. Mais le GNL est encore plus émetteur que le gaz transporté par gazoduc et son développement présente des risques économiques considérables. - Peut-on convertir les infrastructures gazières pour prolonger leur durée de vie ?
Les nouveaux actifs gaziers pourraient devenir des actifs échoués lorsque la demande en gaz viendra à baisser. Or ces actifs ne pourront pas être convertis pour fonctionner avec d’autres sources d’énergie sauf dans deux cas particuliers : le transport sur de longues distances de l’hydrogène vers des sites industriels ou le stockage à long terme de ce dernier.
Reclaim Finance appelle les acteurs financiers à ne pas présenter le gaz comme une énergie de transition et à s’engager à un arrêt total à court-terme de tous leurs services financiers qui soutiennent l’expansion gazière sur toute la chaîne de valeur, y compris dans le secteur de la production d’électricité. Cela inclut un arrêt immédiat de tous soutiens aux nouveaux champs gaziers et terminaux d’exportation de gaz naturel liquéfié et aux entreprises qui les développent.
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