Stabilité par la soutenabilité : Trois recommandations pour la révision de la stratégie de politique monétaire de la BCE en 2025

28 janvier 2025

En janvier 2025, 41 organisations de la société civile ont publié un manifeste appelant la Banque centrale européenne (BCE) à adopter des mesures pour verdir sa politique monétaire. Cette année, la BCE conclura une révision de sa stratégie. Celle-ci représente l’opportunité d’actualiser la « Feuille de route climatique » adoptée il y a quatre ans. En effet, bien que cette première feuille de route ait reconnu que le changement climatique est pertinent pour le mandat et la politique monétaire de la BCE, son impact sur ses opérations a été limité. Plusieurs mesures ont été écartées et/ou sont devenues largement inadaptées dans un contexte économique en mutation.

Les signataires du manifeste soulignent que :

  • L’inaction de la BCE en matière de climat et de biodiversité peut compromettre la stabilité des prix et la stabilité financière.
  • Compte tenu des évolutions économiques et d’une montée en compétence sur le climat et la biodiversité depuis la précédente révision, de nouvelles mesures sont désormais urgentes et réalisables.
  • Les prochaines décisions de la BCE en matière de climat et de biodiversité pourraient avoir un impact significatif sur la capacité de l’UE à réussir une transition ordonnée et juste.

Les signataires appellent la BCE à mettre en œuvre des mesures dans trois domaines de la politique monétaire : les opérations de refinancement, le cadre des garanties et les portefeuilles monétaires (achats d’actifs). Premièrement, la BCE devrait mettre en place des taux d’intérêt ciblés plus bas pour soutenir la transition écologique. Deuxièmement, elle devrait réviser son cadre de garanties afin de mettre fin à son soutien implicite aux activités néfastes pour l’environnement, telles que l’extraction d’énergies fossiles et la déforestation. Enfin, la BCE devrait examiner comment verdir ses portefeuilles monétaires malgré la fin de l’assouplissement quantitatif (quantitative easing), notamment en appliquant des exclusions à son stock d’actifs.

En complément de ce manifeste, les signataires ont adressé une lettre ouverte aux membres du conseil des gouverneurs de la BCE. Cette lettre a également été signée par 20 experts soutenant les mêmes demandes. Lire la lettre ouverte.