Breaking bonds : Les investissements obligataires du Fonds souverain norvégien dans les entreprises du pétrole et du gaz.

6 février 2025

Le Fonds pétrolier norvégien, le plus grand fond souverain du monde, est chargé d’investir les revenus de l’État norvégien générés grâce au pétrole et au gaz, dans le but de faire fructifier ces revenus à long terme et bénéficier aux générations futures. Bien que Norges Bank Investment Management – le gestionnaire du fond – se présente comme un leader en matière de durabilité, il n’a toujours pas d’engagement d’exclusion systématique concernant les entreprises pétro – gazières et investi massivement dans l’expansion du secteur pétrolier et gazier, notamment à travers les obligations.

Ce rapport se concentre sur le rôle clé de NBIM dans le financement des obligations émises par les développeurs pétroliers et gaziers et souligne l’urgence qu’il cesse ces nouveaux achats.

Eléments clés :

  • Le Fond souverain norvégien n’a aucune mesure systématique restreignant ses financements aux entreprises du pétrole et du gaz.
  • Il détient – via son gestionnaire NBIM – 6,15 milliards de dollars américains dans des obligations émises par 39 développeurs pétroliers et gaziers différents, en date de juin 2024. Parmi les entreprises les plus financées, on retrouve des géants mondiaux tels que Total Energies, ExxonMobil, BP et Eni – développant toutes de nouveaux projets pétroliers et gaziers et ne disposant pas de plans climatiques crédibles pour 2030.
  • Et c’est de l’histoire récente ; au cours des 6 premiers mois de 2024  – année la plus chaude jamais enregistrée – le Fond souverain a investi dans au moins 20 nouvelles obligations émises par des développeurs pétroliers et gaziers. Par exemple, en avril 2024, le fonds a investi 30 millions de dollars américains dans au moins une nouvelle obligation de Total Energies.

Reclaim Finance et le Nordic Center for Sustainable Finance appellent NBIM – le gestionnaire d’actif du Fond souverain norvégien – à prendre des engagements limitant l’achat de nouvelles obligations émises par des développeurs pétroliers et gaziers. Nous appelons également le fonds à utiliser son influence sur la scène internationale pour montrer la voie à suivre afin d’atteindre l’objectif de 1,5°C.