Paris, le 29 juillet 2025 – La Banque centrale européenne a annoncé aujourd’hui de nouvelles mesures visant à intégrer les considérations climatiques dans son cadre de garanties, appelé “collatéraux” (1) afin de limiter son soutien aux entreprises fortement polluantes. Reclaim Finance salue cette annonce et appelle à des critères stricts pour pénaliser les actifs liés à des activités destructrices pour l’environnement, comme le développement de nouveaux projets d’énergies fossiles.
La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé qu’à partir de mi 2026 elle prendra en compte des critères climatiques pour déterminer quels actifs seront éligibles en tant que garanties par les banques qui lui empruntent des liquidités. Pour chaque actif utilisé en tant que collatéral, la BCE appliquera un “facteur climat” à son cadre actuel, en tenant compte non seulement de l’actif lui-même, mais également de l’entreprises et du secteur concerné. (2)
L’intégration des considérations climatiques dans le cadre de garanties était attendue depuis longtemps, après l’annonce initiale d’un ensemble de mesures, qui ont par la suite été abandonnées. (3)
La décision de la BCE d’agir enfin sur son cadre de garanties envoie un signal fort : les actifs à forte intensité carbone, comme les énergies fossiles, sont des garanties moins fiables. Ces propositions doivent être mises en œuvre de manière à décourager l’utilisation d’actifs destructeurs pour le climat comme garanties. Une bonne conception du facteur climatique est primordiale afin d’atteindre cet objectif.
Clarisse Murphy, chargée de campagne banques centrales chez Reclaim Finance
La BCE doit veiller à ce que le “facteur climat” réduise de manière significative la valeur de tous les actifs fortement carbonés, en particulier ceux liés aux énergies fossiles, quel que soit leur maturité. (4) La BCE devra également choisir avec précaution les indicateurs climatiques à utiliser au niveau des entreprises afin d’éviter les problèmes observés dans le score climat du programme d’achats de titres sur le secteur des entreprises (CSPP). Elle devra notamment éviter de se reposer de manière excessive sur le critère de l’intensité carbone et d’utiliser une approche de type “best-in-class » qui ne remet pas en cause le soutien aux secteurs fortement émetteurs. (5)
Reclaim Finance salue donc ces mesures attendues de longue date, mais appelle la BCE à veiller à ce que tous les actifs émis par des entreprises développant encore de nouveaux projets fossiles soient fortement pénalisés.