Quel futur pour Lloyd’s?
Lloyd’s of London, plus gros marché mondial de l’assurance des énergies fossiles, continue sa croissance dans le secteur à contre-courant des tendances du marché de l’assurance mondial, selon une nouvelle analyse de Reclaim Finance. Ce positionnement rend les pratiques du marché de Lloyd’s de plus en plus en décalage avec les objectifs climatiques mondiaux.
Informations clés :
- Les primes d’assurance liées aux énergies fossiles sur le marché de Lloyd’s ont augmenté en moyenne de 2,4 % par an entre 2020 et 2024, même après prise en compte de l’inflation, alors que les autres assureurs ont enregistré une baisse sur ce même segment.
- Malgré la croissance rapide des primes d’assurance issues du secteur des énergies soutenables, les primes liées aux énergies fossiles collectées par Lloyd’s restait plus de quatre fois supérieur en 2024. Lloyd’s demeure le premier marché d’assurance mondial pour les énergies fossiles, représentant 9 % du marché global.
- Hiscox, l’un des plus grands managing agents opérant sur le marché de Lloyd’s, figure parmi les principaux soutiens du secteur fossile, avec plus de 9 % de ses primes collectées issues de ce segment, contre une moyenne de 4 % pour l’ensemble du marché de Lloyd’s.
- La croissance continue de l’activité fossile de Lloyd’s l’éloigne de plus en plus des objectifs climatiques mondiaux et de ses propres engagements : selon la Science Based Targets initiative (SBTi), les assureurs continuant à assurer de nouveaux projets fossiles ne sont pas alignés sur l’objectif de neutralité carbone.
Reclaim Finance appelle Lloyd’s of London et ses managing agents à agir d’urgence pour aligner leurs activités sur la trajectoire de neutralité carbone de l’AIE d’ici 2050 et sur le Net-Zero Standard for Financial Institutions (FINZ) de la SBTi.
Pour les managing agents, cela implique en priorité de cesser toute (ré)assurance des risques liés à de nouveaux projets de charbon, de pétrole, de gaz ou de terminaux d’exportation de GNL.
Lloyd’s of London doit, de son côté, utiliser son pouvoir de régulation pour instaurer une politique claire et contraignante interdisant l’expansion des activités fossiles à l’ensemble de ses managing agents.