« Coal it a day » : il est temps que les banques américaines cessent de miser sur l’expansion du charbon

21 septembre 2022

Un rapport de Reclaim Finance révèle qu’en dépit de leurs engagements en matière de réduction des émissions, les banques américaines continuent de financer les promoteurs de nouveaux projets de charbon.  

Ce rapport analyse le soutien des banques américaines à l’industrie du charbon et plus particulièrement aux promoteurs de ce secteur. Il évalue les lacunes de leurs politiques en matière de charbon et fournit des recommandations pour une action immédiate.

Les banques américaines restent les principaux soutiens de l’industrie du charbon, juste derrière les banques chinoises. Le rapport explique comment, sept ans après l’accord de Paris, bien que l’urgence d’arrêter le développement de nouveaux projets de charbon ait été soulignée sans relâche par la science du climat et largement relayée par des personnalités de premier plan telles que le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres, les banques américaines ont continué à fournir des ressources financières substantielles aux promoteurs du charbon. Cela signifie qu’elles soutiennent en permanence les grands exploitants de charbon qui ont un bilan terrible en matière de droits de l’homme, comme Glencore et Adani, dont les plans d’expansion du charbon risquent non seulement de coûter au monde ses objectifs climatiques, mais aussi d’avoir un impact désastreux immédiat sur l’environnement et les communautés locales.

Alors que 42 institutions financières dans le monde ont déjà adopté des politiques visant à ne plus fournir de services financiers aux entreprises qui prévoient de construire de nouveaux actifs dans le secteur du charbon, les banques américaines ont adopté des politiques qui permettent encore d’accorder de nouveaux financements aux entreprises qui développent des projets dans ce domaine. En effet, une évaluation des politiques des banques en matière de charbon révèle que leurs lacunes laissent la porte ouverte aux fonds pour atteindre les développeurs de charbon presque sans restriction.  

La Glasgow Financial Alliance for Net Zero (GFANZ) a été lancée en avril 2021. Bien que les banques évaluées dans le rapport aient rejoint la composante bancaire de l’alliance, la Net Zero Banking Alliance (NZBA), cela n’a pas semblé apporter un changement significatif à leurs pratiques. En effet, les recherches ont révélé des transactions importantes entre les banques et les développeurs de charbon depuis leur adhésion à l’alliance. Il s’agit par exemple de deux prêts de 503 millions de dollars chacun accordés par Citi, l’un des signataires fondateurs de la NZBA, à Mitsubishi, qui développe la centrale au charbon controversée de Vung Ang II de 1200 MW au Vietnam, ou de la souscription d’actions d’une valeur de 788 dollars par JPMorgan Chase pour Vedanta Resources, qui développe une nouvelle mine de charbon en Inde d’une capacité de 6 millions de tonnes par an.  

Bien que les banques aient exprimé leurs préoccupations à l’égard du changement climatique et pris des engagements « net zéro », cela n’a manifestement pas suffi à les empêcher de financer les promoteurs du charbon. Les banques américaines doivent faire un pas en avant et se retirer du charbon.  

Le rapport demande instamment aux banques américaines de

  • Mettre fin à tout soutien aux projets de charbon, y compris les centrales électriques au charbon, les mines et autres infrastructures associées. Cela implique également l’arrêt du soutien à toute rénovation de centrales au charbon existantes qui prolonge leur durée de vie, ou à la vente d’actifs houillers à de nouveaux propriétaires qui ont l’intention de continuer à les exploiter.
  • Exclure les entreprises qui développent ou prévoient d’étendre leurs activités dans le secteur du charbon thermique (mines, électricité, infrastructures et services). Il convient également d’exclure les entreprises qui prolongent la durée de vie des centrales électriques au charbon existantes après leur modernisation ou qui vendent des services et des équipements soutenant l’expansion du secteur.
  • Exclure les entreprises dont plus de 20 % des revenus ou de la production d’électricité proviennent du charbon et les entreprises qui produisent plus de 10 millions de tonnes de charbon par an ou qui ont une capacité de production de charbon de plus de 5 GW, et s’engager à abaisser ces seuils à zéro d’ici la date limite appropriée.
  • S’engager à mettre fin à tous les services financiers et à éliminer progressivement l’exposition à l’ensemble de la chaîne de valeur du charbon dans l’OCDE et en Europe d’ici 2030 et au niveau mondial d’ici 2040 ; et exiger de toutes les entreprises restant dans le portefeuille qu’elles adoptent d’ici 2024 des plans d’élimination progressive avec des dates de fermeture installation par installation avec des plans de transition justes, y compris le financement des obligations relatives aux travailleurs et à l’environnement.
  • S’abstenir d’inclure des exceptions qui affaiblissent les politiques.