Trésorerie du CAC 40 – Un levier oublié pour le climat et la biodiversité
Avec 1000 milliards d’euros, la trésorerie des entreprises françaises représente un levier puissant au service des entreprises qui souhaitent agir en faveur du climat et de la biodiversité, au même titre que leur stratégie commerciale ou industrielle. Dans un rapport commun, Reclaim Finance et WWF font état de l’angle mort des partenaires financiers dans les stratégies RSE des entreprises du CAC40 et de ses conséquences sur le dérèglement climatique ou la destruction d’écosystèmes clés.
Informations clés:
- Les 20 entreprises du CAC 40 étudiées dans le rapport détiennent à elles seules plus de 160 milliards d’euros. Leur trésorerie est placée sur des comptes bancaires ou des fonds monétaires, et se retrouve aux mains des banques d’affaires (CIB), dont les quatre françaises : BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole et Natixis (BPCE) et de leurs branches de gestion d’actifs à savoir BNP Paribas AM, Amundi et Natixis IM.
- Lorsqu’elle est placée sur des comptes bancaires, la trésorerie des entreprises du CAC40 permet aux banques d’accéder à une ressource relativement stable et peu coûteuse et contribue ainsi à soutenir leurs activités de financement. Or, ces quatres CIB françaises ont versé plus de 20 milliards d’euros à l’expansion fossile en 2024, et 40 milliards sur dix ans à des entreprises à haut risque pour les écosystèmes. Lorsqu’elle est placée sur des fonds monétaires, cette trésorerie permet de répondre aux besoins de liquidités d’autres entreprises dont les activités peuvent – en fonction de la stratégie poursuivie par le gestionnaire d’actifs – s’avérer délétères pour le climat et la biodiversité.
- Pourtant, ces enjeux demeurent largement absents des stratégies RSE des 20 entreprises analysées. Si toutes intègrent des critères ESG dans la sélection de leurs fournisseurs et les incitent à améliorer leurs pratiques environnementales, rares sont celles qui étendent cette démarche à leurs partenaires financiers. Seules 4 entreprises sur 20 utilisent partiellement ce levier et à des degrés différents : L’Oréal, Kering, Saint Gobain et Publicis.
Reclaim Finance et WWF appellent les grandes entreprises à se saisir de ce levier en privilégiant les acteurs financiers ayant adopté les meilleures pratiques, et en poussant leurs partenaires financiers à ne plus soutenir les entreprises contribuant à aggraver le dérèglement climatique et la destruction d’écosystèmes clés.