Nous n’avons que 10 à 20 ans pour fermer des milliers de mines, centrales et infrastructures liées au charbon thermique. Alors que tous les efforts devraient aller à la planification et l’opérationnalisation de leur fermeture de la manière la plus juste possible, en prenant en compte les droits des travailleurs et communautés, de nouveaux projets charbon sont toujours prévus.

Reclaim Finance appelle les banques, assureurs et investisseurs à adopter les mesures suivantes
afin de prévenir l’expansion du charbon et d’en soutenir la sortie dans les temps impartis par la science climatique pour limiter le réchauffement à 1,5°C.

Tolérance zéro pour l’expansion

1. Ne plus accorder aucun soutien direct à des projets, nouveaux ou existants, de mines, centrales et infrastructures charbon.

2. Désinvestir et exclure de tous services financiers les entreprises qui développent de nouveaux projets de mines, centrales et infrastructures charbon.

3. Suspendre l’octroi de services financiers aux entreprises qui vendent des équipements pour la construction de nouveaux projets charbon ou achètent des actifs charbon existants ; ne lever ce moratoire qu’après un engagement par ces entreprises à cesser ces activités.

La sortie commence dès maintenant

4. Désinvestir et exclure de tous services financiers les entreprises qui tirent plus de 20% de leurs revenus ou production d’électricité du charbon, produisent plus de 10 millions de tonnes de charbon par an ou opèrent des centrales à charbon pour une capacité supérieure à 5 GW.

5. S’engager à ne plus accorder de services financiers et à avoir réduit à zéro l’exposition des portefeuilles de financements, d’investissements et d’assurance à l’industrie du charbon thermique au plus tard d’ici 2030 dans les pays de l’UE/OCDE et d’ici 2040 ailleurs.

6. Exiger de toutes les entreprises l’adoption avant le 1er janvier 2021 d’un plan de fermeture progressive de leurs actifs charbon, présentant un calendrier détaillé aligné avec les objectifs de l’Accord de Paris et les dates indiquées ci-dessus. Suspendre tous les services financiers en cas de manquement et exclure l’entreprise un an après si le problème n’est pas résolu.

7. Exiger de toutes les entreprises qu’elles s’engagent à fermer, et non vendre, leurs actifs charbon en anticipant la reconversion des salariés. De plus, exiger des entreprises qu’elles s’engagent à ne pas racheter d’actifs existants. Suspendre tous les services financiers en l’absence d’engagement et exclure les entreprises qui achèteraient ou vendraient des actifs pour lesquels aucune date de fermeture alignée avec une trajectoire 1.5°C n’a été fixée.

Les bons outils, la bonne approche

8. Utiliser la Global Coal Exit List pour identifier l’exposition des entreprises et leurs plans de développement dans le secteur du charbon.

9. Appliquer la politique à tous les services financiers et à toutes les branches du groupe impliqués dans le charbon, soit de par leur activité directe dans le secteur ou leur implication dans la levée de capitaux ou prise de décisions liés aux activités charbon. Ne pas vider la politique de sa substance avec des exceptions. Seules les entreprises répondant aux critères indiqués au point 6 pourraient faire l’objet d’exceptions et recevoir des services fléchés et traçables à des infrastructures d’énergies renouvelables.

10. Le nombre d’entreprises faisant l’objet d’une exception doit être indiqué publiquement.