D’après un rapport de l’UNEP regroupant des contributions de nombreux instituts de recherche, les gouvernements prévoient de produire environ 50% plus de charbon, pétrole et gaz d’ici 2030 que ce qui est compatible avec une trajectoire de 2°C et 120% plus que ce qui serait conforme à une trajectoire de 1,5°C. Ces prévisions excèdent mêmes les engagements des Etats à réduire leurs émissions (les NDCs). Autrement dit, non seulement les engagements des Etats sont insuffisants pour respecter les objectifs de l’Accord de Paris mais les Etats ne prévoient pas même de les tenir.

Légende: Si rien ne change, l’écart entre les NDCs et les trajectoires 1,5°C et 2°C, exprimée en émissions de CO2 est amenée à augmenter entre 2015 et 2040.

La production et consommation d’énergies fossiles sont responsables de 75 des émissions de gaz à effet de serre et de 90% des émissions de CO2 au niveau mondial. Enrayer leur développement et en assurer la sortie d’ici le milieu du siècle est indispensable pour éviter les pires impacts des dérèglements climatiques.

Ces données montrent que les acteurs financiers doivent appeler les gouvernements à agir mais ne doivent pas attendre de nouvelles régulations pour aligner leurs services financiers aux objectifs climatiques de l’Accord de Paris. De nombreux acteurs financiers ont adopté des politiques dont les critères reposent sur le respect des NDCs. Ces derniers n’étant pas forcément alignés avec les objectifs adoptés à la COP21 ni n’étant forcément respectés, il leur faut d’urgence revoir leurs politiques afin de les faire dépendre que d’une chose: le respect de l’objectif de 1,5°C.

https://wedocs.unep.org/bitstream/handle/20.500.11822/30822/PGR19.pdf?sequence=1&isAllowed=y