Generali Insurance Asset Management (GIAM) a enfin adopté sa première politique sur le charbon et les sables bitumineux en avril 2022. GIAM est la plus grande filiale de Generali Investments, la branche de gestion d’actifs du groupe Generali.

L’adoption d’un engagement de sortie progressive du charbon, aligné sur les accords de Paris et pour les activités d’investissement dans le monde entier, y compris en Europe de l’Est, est saluée par Reclaim Finance. Cette politique adopte des exclusions strictes à l’égard des entreprises du secteur, sur la base de leurs expositions relatives et absolues au charbon ainsi que de leurs projets de développement de nouvelles capacités de production dans des centrales à charbon. Cependant, cette politique pourrait être améliorée pour s’aligner pleinement sur les objectifs 1.5°C si l’exclusion des entreprises développant des nouvelles capacités de production dans les centrales à charbon s’étendait également aux entreprises développant de nouvelles mines et infrastructures liées au charbon. Des exemptions pour le secteur du charbon viennent également fragiliser la politique. C’est sur le pétrole et le gaz que tout reste à faire pour que GIAM s’aligne sur l’impératif, tiré des derniers rapports de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) et du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) (mentionnés dans notre analyse, en anglais), de ne plus ouvrir de nouveaux projets pétroliers ou gaziers approuvés après 2021.

Cette politique est presque similaire à celle adoptée l’an passé par le Groupe Generali pour ses activités d’investissement en tant que détenteur d’actifs. Elle prouve que les gestionnaires d’actifs peuvent s’aligner sur leurs sociétés mères lorsque celles-ci adoptent une politique ambitieuse d’exclusion des énergies fossiles – dans le cas présent, sur le charbon. Elle pourrait inspirer d’autres gestionnaires d’actifs, comme Allianz Global Investors ou PIMCO, à s’aligner sur la politique adoptée au niveau du groupe.