Communiqué de presse
Paris, le 26 septembre 2022 – OFI AM vient d’annoncer de nouvelles mesures sur le secteur pétrolier et gazier. En plus de mesures de désinvestissement, OFI AM n’achètera plus d’obligations de poids lourds comme Shell, BP, Repsol et Equinor, et engagera l’intégralité des entreprises en portefeuille afin de les pousser à cesser le développement de projets de production pétrolière et gazière. OFI AM continuera d’investir dans TotalEnergies et Eni mais les exclura s’ils n’ont pas stoppé leur activité pétrolière et adopté une stratégie climat jugée satisfaisante en 2027. Reclaim Finance salue des avancées significatives depuis la première politique de 2020, et appelle Amundi et les autres sociétés de gestion française à suivre la tendance tracée par désormais 13 investisseurs français contre l’expansion pétro-gazière.
La société de gestion OFI AM vient d’annoncer [1], deux mois après son actionnaire majoritaire Aéma Groupe, de nouvelles mesures d’exclusion immédiates sur le secteur pétrolier et gazier :
- OFI AM adopte deux mesures visant à exclure les entreprises significativement exposées au pétrole et gaz non conventionnels [2].
- OFI AM adopte aussi une mesure visant les entreprises qui développent de nouveaux champs pétroliers et gaziers. Seuls des investissements en action seront possibles dans ces entreprises [3], sauf pour environ 5 entreprises qui ne sont absolument pas touchées par une mesure d’exclusion [4].
Concrètement, cela implique le désinvestissement d’entreprises comme ExxonMobil ; l’exclusion de nouveaux investissements obligataires d’entreprises comme Shell, Equinor, Repsol et BP, mais la possibilité pour OFI AM de procéder à de nouveaux investissements en action mais aussi en obligations dans TotalEnergies et Eni, au moins jusqu’en 2027.
Pour Lucie Pinson, fondatrice et directrice générale de Reclaim Finance déclare : “On ne peut que saluer la décision d’OFI AM de donner une chance aux entreprises d’engager leur transition tout en faisant de l’arrêt de l’expansion pétro-gazière un facteur clé de sa politique d’investissement. Cette ligne rouge martelée par les scientifiques et les Nations-Unies est enfin en train de s’imposer auprès des investisseurs de la place financière de Paris, avec désormais 13 politiques s’y référant [5]. L’absence des plus gros poids lourds de la Place tel qu’Amundi dans cette dynamique apparait de plus en plus criante”.
Le GIEC a indiqué que tout nouveau projet d’énergies fossiles menace l’objectif de limiter le réchauffement à 1,5°C et aucun nouveau champ pétrolier et gazier n’est toléré dans le scénario de l’Agence internationale de l’énergie pour l’atteinte de la neutralité carbone à l’horizon 2050 suivant une trajectoire 1,5°C.
OFI AM entend peser dans la trajectoire de transition des entreprises du secteur à travers la détention d’actions.
- Les entreprises restantes en portefeuilles, incluant celles exclues des achats obligataires mais dans lesquelles de nouveaux achats en action restent possibles, feront l’objet d’un engagement renforcé visant à les pousser à cesser le développement de nouveaux projets de production pétrolière et gazière et à augmenter la part des leurs investissements dans les énergies renouvelables.
- La non-publication d’une stratégie climat comportant plusieurs éléments et l’absence de « volonté claire » d’arrêter l’expansion pétro-gazière aura une incidence sur la politique de vote d’OFI AM [6].
- Les entreprises actives dans le secteur du pétrole au-delà de 2027 seront exclues du portefeuille d’investissement [7].
“ C’est la première fois qu’un gestionnaire d’actifs utilise de manière aussi claire son pouvoir obligataire pour lutter contre l’expansion pétro-gazière. Mais nous regrettons le régime d’exception qui bénéficiera à TotalEnergies pendant au moins 5 ans. En donnant de l’argent frais à la major française via de l’investissement obligataire, OFI AM va contribuer à financer ses futures bombes climatiques, comme le projet EACOP en Afrique de l’Est » ajoute Lucie Pinson.
Reclaim Finance estime que la priorité pour se doter d’une politique pleinement crédible est donc de stopper dès maintenant les investissements obligataires dans TotalEnergies et les quelques autres entreprises avec des plans d’expansion pétro-gazière.
Au moins 67% des 70 milliards d’euros gérés par OFI AM sont couverts par cette politique ou une politique plus ambitieuse. OFI AM indique entendre présenter systématiquement sa politique aux investisseurs et partenaires concernés par les autres encours en vue d’y appliquer la politique annoncée aujourd’hui [8].