Mis à jour le 27 avril 2023
Paris, le 26 avril 2023 – Près de la moitié des actionnaires privés d’ENGIE ont soutenu la résolution déposée par 16 investisseurs, qui demandait une amélioration du dialogue entre la direction et ses actionnaires à travers l’organisation d’un vote sur son plan climat et son application (dit “Say on Climate”). Reclaim Finance salue donc ceux qui ont voté à l’aune de l’urgence climatique et appelle le gouvernement à généraliser la pratique du Say on Climate largement plébiscitée par les investisseurs. Quant à ENGIE, il est clair que son plan climat ne convainc pas et doit être revu à la hausse.
Cet après-midi, lors de l’assemblée générale d’ENGIE qui s’est tenue à la Cité des sciences et de l’industrie à Paris, les actionnaires ont été appelés à se prononcer sur une résolution déposée par 16 investisseurs institutionnels qui proposait une modification des statuts de l’entreprise afin de permettre à la direction d’organiser tous les trois ans un vote consultatif sur la stratégie climatique – ou dès que celle-ci serait modifiée, et tous les ans pour sa mise en oeuvre.
Bien que le vote n’ait pas atteint les 66% nécessaires à l’adoption de la résolution (1), la résolution a été approuvée à 24,38 % des actionnaires, soit 43 % hors Etat français et Caisse des dépôts (2). Jean-Pierre Clamadieu, Président d’ENGIE, estime “qu’une partie importante [des] actionnaires a soutenu cette résolution” et ajoute “Nous allons donc devoir en tenir compte pour améliorer le dialogue actionnarial » (3). Il lui revient de s’engager à organiser un vote annuel sur le plan climat d’ENGIE pour répondre à la demande.
Le signal ne peut être plus clair : les actionnaires, hors Etat français, ont exprimé un soutien notable en faveur de cette résolution importante. La marche à suivre est maintenant limpide : ENGIE doit s’engager à consulter ses actionnaires chaque année et renforcer la crédibilité et l’ambition de son plan climat. La balle est maintenant du côté du gouvernement qui doit répondre à ce plébiscite en généralisant le Say on Climate à toutes les grandes entreprises, comme il l’a fait pour le Say on Pay.
Antoine Laurent, responsable plaidoyer France chez Reclaim Finance
Ce résultat illustre la volonté grandissante chez les investisseurs, tant français qu’étrangers, de voir le Say on climate se généraliser (4). Une revendication légitime puisqu’une telle pratique leur permet de s’assurer que les entreprises en portefeuille rendent compte de la qualité de leur politique climatique et ainsi répondre à leurs propres obligations vis-à-vis de leurs clients.
Reclaim Finance appelle le gouvernement à entendre la demande exprimée par les investisseurs en généralisant le Say on Climate à toutes les grandes entreprises et en encadrant son contenu.
Suite à l’intervention de représentants des actionnaires ayant déposé la résolution, Jean-Pierre Clamadieu s’est engagé à “poursuivre ce débat sur la base d’indicateurs qui [leur] permettront de mesurer [les] progrès”. Nous attendons donc d’ENGIE de préciser comment ils comptent combler les lacunes de leur plan climat (5).
L’année dernière, 97 % des actionnaires d’ENGIE, parmi lesquels se trouvent Amundi, votaient en faveur du plan climat de l’entreprise malgré son manque de crédibilité et d’ambition (6). Reclaim Finance analysera ultérieurement plus en détail les votes des investisseurs afin d’identifier les noms des investisseurs qui se sont opposés à cette résolution cette année.