Paris, jeudi 28 octobre 2021 – Communiqué de presse sur l’engagement de Standard Chartered à la COP26

Moins de cinq jours avant la COP26, Standard Chartered, la 5e banque britannique, a annoncé aujourd’hui de nouveaux objectifs intermédiaires à l’horizon 2030 concernant l’exploitation du charbon thermique, le pétrole et le gaz ainsi que l’électricité.

  • Standard Chartered s’est engagé pour la première fois à cesser de financer toutes les entreprises qui se développent dans le charbon thermique, mais pas au niveau de la société mère (uniquement au niveau de l’entité). Standard Chartered doit maintenant préciser comment elle définit les entreprises ayant des projets d’expansion. (1)
  • L’objectif fixé n’a pas été accompagné d’un plan clair pour sortir rapidement du charbon : alors que 2030 est la date cible définie pour exclure l’ensemble du secteur du charbon, le plan de Standard Chartered visant à maintenir le soutien aux entreprises générant plus de 80 % de leurs revenus à partir du charbon jusqu’en 2024 et 40 % d’ici 2027 n’exige pas de ses clients qu’ils adoptent un plan de sortie du charbon basé sur les actifs au cours de l’année à venir.

Lucie Pinson, directrice exécutive de Reclaim Finance, a déclaré : « Standard Chartered reconnaît enfin la nécessité de cesser de soutenir l’expansion du secteur du charbon. Ce qui aurait pu être un grand pas en avant est cependant réduit à néant par la faille béante de la politique. Ayant canalisé 10 milliards de dollars vers le secteur du charbon entre octobre 2018 et octobre 2020, la banque s’est donné suffisamment de marge de manœuvre pour protéger ses intérêts dans des entreprises charbonnières géantes comme Glencore, qui développe actuellement de nouvelles mines de charbon en Australie et en Afrique du Sud (2).Tous les regards se tournent maintenant vers HSBC et Barclays – elles doivent maintenant suivre le mouvement en excluant tous les promoteurs de charbon tels que définis dans la GCEL (Global Coal Exit List), et aller plus loin en imposant des exclusions au niveau de la société mère.« 

La banque prévoit également que les entreprises pétrolières et gazières devront avoir des stratégies alignées sur l’Accord de Paris d’ici 2022. Or, non seulement la banque n’explique pas ce qu’elle entend par là, mais elle ne s’aligne pas sur les principales conclusions du scénario « zéro émission nette » de l’AIE, même si elle cite l’AIE à huit reprises. L’adoption d’une trajectoire net zéro, comme l’a fait Standard Chartered, devrait signifier l’arrêt de l’expansion du pétrole et du gaz.

Lucie Pinson commente : « En ce qui concerne le secteur du pétrole et du gaz, si Standard Chartered a réellement l’intention d’exiger des stratégies alignées sur celles de Paris, elle devrait préciser que cela signifie un arrêt net de l’exploitation de nouveaux gisements de pétrole et de gaz, conformément à la position de l’AIE.« 

Standard Chartered a fourni 10 milliards de dollars à des entreprises de la GCEL entre octobre 2018 et octobre 2020, dont près de la moitié (4,7 milliards de dollars) à des promoteurs de centrales à charbon, ce dernier montant étant le plus élevé de toutes les banques britanniques. Elle a également fourni 31 milliards de dollars au secteur des combustibles fossiles dans son ensemble depuis l’adoption de l’Accord de Paris.

Notes

  1. Cf. la Global Coal Exit List pour une liste des 503 entreprises qui, à l’heure actuelle, lancent encore de nouveaux projets dans le secteur du charbon.
  2. Cf. la Global Coal Exit List pour des données statistiques sur les activités de Glencore dans le secteur du charbon : coalexit.org. Les activités charbonnières de Glencore ont conduit à son exclusion du Fonds souverain norvégien, et son implication dans de graves violations des droits de l’Homme en Colombie a conduit à son exclusion du soutien de nombreux acteurs financiers. Glencore possède plusieurs filiales dédiées à la production et au commerce du charbon. Il s’agit notamment de Prodeco (Colombie), Bulga Coal (Australie), Mount Owen (Australie), etc. La majorité de leurs financements sont levés par la société mère, Glencore PLC, mais Glencore possède également plusieurs filiales de financement, dont Glencore Finance Ltd, Glencore Finance SA et Glencore Funding LLC.
  3. La réaction de Market Forces peut être trouvée ici.

Contacts médias :

  • Angus Satow, Responsable Médias chez Reclaim Finance, angus@reclaimfinance.org, +447847754046
  • Lucie Pinson, Directrice exécutive, lucie@reclaimfinance.org, +33 6 79 54 37 15